Aîné d'une famille pauvre et nombreuse, un jeune homme quitte ses montagnes natales et se rend à Taipei, la capitale, dans l'espoir d'y trouver du travail. Il trouve un logement en colocation et poursuit ses études à l'école du soir. Son amie, qui descend elle aussi des montagnes, le rejoint. Tous deux tentent de s'adapter à la ville. Des petites fêtes entre exilés rompent la monotonie de leur existence…

Li Tien-lu est, à quatre-vingts ans, un marionnettiste mondialement célèbre et un trésor national dans son pays, la république chinoise de Taïwan. Il raconte lui-même les épisodes principaux de sa jeunesse. Sa mère est morte alors qu'il n'avait que huit ans, à la fin des années 1910. Remarié, son père lui apprend les rudiments de son art. Marionnettiste prodige, Li Tien-lu anime nombre de spectacles avant de fonder sa propre troupe, âgé d'à peine quatorze ans. Mais les temps sont difficiles. Les Japonais envahissent Taïwan et interdisent à Li de donner ses représentations. Pour survivre, le jeune homme devient acteur…

À la suite du décès de sa mère, la jeune Lin Hsiao-yang doit s'occuper de son frère et de sa sœur, tout en travaillant comme serveuse et en suivant des cours du soir. Une bande dessinée, dont l'héroïne est « la fille du Nil », lui permet de s'évader de son quotidien.

Août 1945. La Seconde Guerre mondiale s'achève par la défaite du Japon et la restitution de l'île de Taiwan à la Chine. Les quatre frères de la famille Lin affrontent diversement cette situation. L'aîné, Xen-cheung, s'intéresse plus au fils que vient de lui donner sa maîtresse qu'aux événements, le cadet, Wen-sun, est toujours porté disparu après avoir combattu aux Philippines, le troisième, Wen-leung, purge une peine de prison pour collaboration avec les Japonais et le dernier, Wen-ching, un sourd-muet, se consacre à la photo et aime en secret la sœur de son compagnon de chambrée, Hinoe…

Kao, Tête d'obus et son amie Patachou font partie de la même bande, que protège Hsi. Mafiosi, ils vivent de coups tordus tout en caressant un grand rêve, celui d'ouvrir une boîte de nuit à Shanghai, ce qui leur permettrait d'échapper à l'ennui provincial de Taiwan. Mais qu'ils tentent d'ouvrir un tripot improvisé en pleine campagne, ou d'escroquer le gouvernement en lui vendant une cargaison de deux-mille faux porcs reproducteurs, le peu d'argent gagné à ces occasions, quand elles ne ratent pas lamentablement, est vite dépensé en beuveries et fêtes en tout genre. Grâce au téléphone portable, ils ont l'impression de mener une vie d'hommes d'affaires, mais le vide existentiel les rattrape et lorsqu'ils échouent dans leur rêve, la dépression les guette. Ils se retournent alors vers Hsi, le grand frère consolateur…